Elle est très en vogue de nos jours et pratiquée depuis des milliers d’années. Quelle représentation avons-nous de ce vaste sujet ? Chacun a une idée plus ou moins floue de ce qu’est la méditation.
D’abord, précisons qu’il n’y a pas de séparation entre méditation et Yoga. La méditation en fait partie intégrante même si le Yoga est souvent abordé seulement au niveau des postures et du souffle. C’est pour aller plus loin vers une vision pénétrante de la nature de notre esprit, la libération de toutes
entraves, que la méditation prend tout son sens.
Nous pouvons donner des pistes, des moyens à mettre en œuvre, mais l’expérience proprement dite
dépend de chaque individu et il vaut mieux éviter toutes attentes dans ce domaine. Les résultats
dépendent d’un tas de facteurs, notamment l’état du mental. S’il ne tient pas en place un seul
instant, la tâche sera rude et même impossible poussant l’individu à faire des efforts surhumains
occasionnant des tensions. Le verbe méditer est un moyen très partiel de traduire le mot sanskrit
(dhyāna), méditer n’est pas en réalité une action comme peut l’indiquer le verbe, c’est un résultat
et c’est celui de la concentration (dhāranā). Nous ne sommes pas dans le FAIRE mais le LAISSER
FAIRE. On peut mettre une certaine forme de volonté à se concentrer au départ jusqu’à ce que le
mental s’apaise et c’est là qu’il peut y avoir ou pas une « bascule » naturelle et spontanée vers un
état méditatif.
Les pensées automatiques, les distractions, nos habitudes, notre vision conceptuelle de la réalité sont des obstacles majeurs dans ce domaine. C’est le mental qui produit ces fonctionnements et c’est aussi lui qui peut y remédier !
L’observation de nos comportements, de nos actions, paroles, pensées, permettent de réorienter le mental pour peu à peu s’affranchir des conditionnements, conflits intérieurs, émotions démesurées.
Cela est valable pendant une séance de « dhāranā » mais aussi tout au long de notre vie quotidienne.
Le Yoga ne s’arrête pas à un travail d’une heure sur son tapis. Le mental est bien trop fort, il lui faut affuter progressivement sa capacité à être stable, un véritable entraînement d’athlète pour le rendre moins capricieux et apte à la concentration !
Il est conseillé d’amener le mental à se fixer sur un objet d’attention comme le souffle, une bougie, un lac, une fleur, une phrase délivrant un message, un chant, un mantra, une photo, la paix etc. En tout cas, cet objet devra être sélectionné avec soin et être capable de transformer positivement et même de transporter.
La concentration est une prise de contact avec l’objet où il est perçu à l’état brut, dans toute sa matière étape qui laissera éventuellement place à dhyāna, un lien particulier s’établira avec l’objet qui perdra de sa densité, de son apparence première pour en découvrir sa forme subtile. Pour finir, le méditant lui-même sera immergé dans l’objet, le sentiment de séparation, de différence entre l’objet et le méditant disparaitra et il ne fera plus qu’un avec lui.
Pourtant avant d’arriver à ce stade, des préparations seront nécessaires afin d’assouplir, domestiquer le mental, le rendre plus malléable à la concentration. Notamment, en faisant travailler le corps afin qu’il supporte l’assise sans être distrait par des douleurs ou autres phénomènes physiques.
Comme il a été dit plus haut, le mental doit être dispos, disponible, disposé. Les formes graves de maladies psychiques, dépressions sévères sont des cas où il vaut mieux s’abstenir et travailler différemment sous les conseils d’un Yoga Thérapeute. Les jeunes eux ont bien mieux à faire, la croissance de leur squelette, la stabilité de leur structure par des exercices appropriés sont une priorité, les postures peuvent inclure différents types de concentrations qui les prépareront à aborder la méditation plus facilement à l’âge adulte. A noter que se tenir tranquille pendant même 5 minutes est demander beaucoup à un jeune qui est sans arrêt dans l’activité et c’est de son âge, la
construction de l’individu doit se faire étape par étape sans les brûler, chaque chose en son temps !